Articles

Affichage des articles du 2016

Le « libre-arbitre » absolu, paradoxal et… fictionnel !

Notions impliquées: Liberté, Religion, Conscience, Justice 1. Un cadeau divin et donc absolu Définition cartésienne de la liberté de la volonté, dite aussi « libre arbitre » (LA) : « …elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose, ou ne la faire pas (c’est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir), ou plutôt seulement en ce que, pour affirmer ou nier, poursuivre ou fuir les choses que l’entendement nous propose, nous agissons en telle sorte que nous ne sentons point qu’aucune force extérieure nous y contraigne. » Et juste avant : « Il n’y a que la volonté seule ou liberté du franc arbitre que j’expérimente en moi si grande que je ne conçois point l’idée d’aucune autre plus ample et plus étendue : en sorte que c’est elle principalement qui me fait connaître que je porte en moi l’image et la ressemblance de Dieu. » (DESCARTES, Méditations Métaphysiques , Quatrième méditation. ) Dieu a bon dos, il sert déjà à Descartes à « garantir » sa doctrine métaphysiqu

Sur le Langage, etc.

Image
Mon premier est  un muscle du corps humain très puissant Mon second est la durée écoulée depuis la naissance Et mon tout permet de tels jeux !   « Les mots, les choses et nous, nos idées » N . Langage, Sujet, Autrui, Réel, Politique R . Subjectif-Objectif, Absolu-Relatif, Nécessaire-Contingent, Persuader-Convaincre  Préambule Sommes-nous au milieu ? Entre les choses et les mots ? Mais, nous avons inventé ces derniers et certaines des choses qui nous entourent… Parfois même avec des mots, comme une promesse, par exemple. Qu’est-ce donc qu'une « promesse » sinon l’acte de promettre : «  Je te le promets. » et voilà, c’est dit ! La promesse existe par ce seul acte de parole ; « Dire, c’est faire » ou faire exister, telle est la loi du Performatif, selon John L. Austin (1911-1960). Mais attention ! Il ajoutait qu’il fallait remplir des conditions de félicité pour que les énoncés performatifs soient bien des faits, conditions au nombre desquelles la croyance des i

"Peut-on désirer l’impossible ?" - Exemple de mise en problème

Problématisation = dissertation en résumé (plus qu'une intro, mais moins qu'une dissertation rédigée.) «  Désirer l’impossible », cela paraît très « possible » et même sans effort, voire inconsciemment, si l’on en croit la critique qui ne manque pas alors de tomber : « Tu es fou, tu veux décrocher la lune ! » Il faudrait donc désirer « raisonnablement », ne désirer que le possible, sinon nous serions dans un désir vain et insatisfaisant, puisque impossible à atteindre dans son objet - « décrocher la lune » est en effet chose impossible ! Une sagesse du désir telle que l’épicurisme, nous invite à modérer nos désirs pour justement éviter ceux insatiables de la passion, par exemple. Quant au stoïcisme, il soutient qu’il est sage de désirer tout ce qui nous arrive comme si nous l’avions voulu. Autant recommander de désirer le réalisé, ce qui est carrément en deçà du possible ! C’est bien l’esprit, dépressif ou même dépréciatif, de la maxime stoïcienne : « Plutôt changer mes dé

3 « idées au logis »

Le mot « idéologie » abrite 3  significations distinctes : un sens historique, intéressant mais désuet ; un sens commun, revendiqué mais naïf ; un sens critique et « renversant », comme on renverse des idoles… Idées ou idoles ? Si l’esprit tente de penser les premières, il lui arrive de faire une place aux secondes et même de les adorer.   1.       Sens historique, désuet Au XVIII e s. le terme idéologie apparaît pour désigner, très conformément à sa construction étymologique, le système philosophique des « Idéologues » qui se proposaient d'étudier rationnellement les idées en général et leur origine. Le terme a, en effet été créé, par Antoine Destutt de Tracy (1754-1836) en 1796 dans son Mémoire sur la faculté de penser, pour désigner une science ayant pour objet l'étude des idées en tant qu’elles proviennent des sensations et devant remplacer la métaphysique traditionnelle. Dans le prolongement des Lumières et du Sensualisme [1] de Condillac (1715-1780), le groupe

MÉTHODOLOGIE POUR LA DISSERTATION DE PHILOSOPHIE

1. Problématisation des sujets -   Qu’est-ce qu’une dissertation ?  Une dissertation de philosophie est le développement d’une réflexion en acte dans le mouvement d’analyse d’un problème. Il convient donc de transformer l'énoncé du sujet (en général, une question) en un problème. Sa formulation devra apparaître dans l'introduction ; le développement devra en proposer un traitement réflexif et progressif permettant une « réponse » ou prise de position (en principe justifiée et donc non-dogmatique) sur la question. -   Qu'est-ce qu'un problème? Ce n’est pas simplement une question. "Quelle heure est-il ?" Cette question ne fait pas problème en elle-même (il suffit d’avoir le moyen technique d’y répondre). Une question est problématique quand les notions qu’elle contient nécessitent d’être élucidées, quand sa réponse nécessite d'autres interrogations, des questions préalables. Tout sujet est donc à problématiser même s'il se présente déjà sou